Au départ simple projet solo du chanteur/guitariste Charlie Looker - ex-membre de Z’s mais aussi des Dirty Projectors (on notera la voix incroyablement proche de celle de Dave Longstreth mais également d’Ian Masters (Pale Saints, Spoonfed Hybrid)) - , EXTRA LIFE voit le jour en 2006 dans les environs de New York. Le projet aujourd’hui devenu groupe à part entière voit sa carrière décoller lors de l’année 2008, durant laquelle le quintet sort l’album “Secular Works” (LoAF Recordings), célébré dans la blogosphère comme l’un des disques les plus audacieux et habités de ladite année. Après un passage par l’Aéronef en juin, ils nous reviennent cette année pour défendre leur nouvelle galette, “Made Flesh” (LoAF Recordings), sortie en mars dernier.

Lancinante, intense, sombre et tordue, la musique de ces new-yorkais marient l’incandescence du rock expérimental (Dirty Projectors, The Ex, Glenn Branca, John Zorn ou les post-rockers les plus décalés, de Shellac à Skeletons) et la ferveur des chants sacrés médiévaux (fréquentes inflexions modales). Guitares électriques, basses métalliques, violons grinçants et percussions tribales sont mis au service de pièces répétitives et denses, oscillant entre recueillement et hargne, et habitées par une ferveur quasi-mystique. Extra Life lorgne sur la tendance à vouloir surprendre l’auditeur par des ruptures improbables, des cassures de rythme entrecoupées d’arpèges et de silences soudain brisés par de violentes explosions. Le plus déroutant dans l’histoire, c’est que la modernité d’Extra Life date en partie du Moyen Âge. Mais attention, nous ne pourrions résumer l’apparente austérité de cet ovni musical en le rangeant dans le gothique, car Extra Life, quintet virtuose et luminescent, se déroute de toute filiation, et cherche plutôt à surprendre par l’extrême richesse de ses sautes d’humeur tantôt enjouée, tantôt dévastatrice.

Bref, à découvrir A.B.S.O.L.U.M.E.N.T !

A peine rentrés sur scène, Udo und Brigitte développent un jeu pop rock offensif. Le groupe évolue en 1-2-2 : Batterie arrière centrale, milieu basse/synthé et duo chantant à l’avant. Cette ossature leur permet une bonne circulation des mélodies et de marquer le rythme à domicile comme à l’extérieur. Disputant un répertoire européen, cette “Mannschaft” lilloise s’inspire des groupes du Liverpool FC, de l’Ajax, de la Juve et du Hertha Berlin. En bons outsiders, ils donnent la plénitude de leurs moyens pour figurer en haut du tableau et jouer crânement leur chance.

A ÉCOUTER :
• EXTRA LIFE ‘Secular Works’ & ‘Made Flesh’ (LoAF Recordings)