BONS BAISERS DE MANDELBROT de Valérie Bouvier

Exposition
Du jeudi 17 novembre - 14h00 / samedi 10 décembre 2005 / 14h00
Valérie Bouvier, BONS BAISERS DE MANDELBROT, exposition à la malterie, 2005

« z2 + constante » . Comme c’est beau…
En 1973, Benoît Mandelbrot, mathématicien français, publie un ouvrage théorique qui
depuis fait autorité : Les objets fractales-Forme, hasard et dimension.
« Fractale » est un mot créé sur la racine latine fractus qui signifie brisé. On désigne
comme fractale une courbe ou surface de forme irrégulière ou morcelée qui se crée en
suivant des règles déterministes ou chronologiques. Cette nouvelle théorie mathématique
donnera naissance, à la même époque, à l’art « fractaliste » qui tentera d’explorer
les multiples possibilités graphiques de cette nouvelle géométrie de la vie.
Arrive Valérie Bouvier…
La réelle « beauté » des objets de Mandelbrot réside moins dans leur aspect plastique
que dans leur dimension conceptuelle voire poétique.
C’est dans cette seconde direction que Valérie Bouvier à décidé d’orienter son travail
depuis quelques années. Elle joue de façon opportuniste avec les systèmes, les codes,
les modes opératoires liés aux lois fractales et opère un va-et-vient permanent entre
citations respectueuses et dérapages contrôlés.
Ce télescopage entre théorie mathématique et vie quotidienne produit des objets et des
images étranges. Comme ces grandes sculptures intitulées « Constructions », sorte
de constructions symétriques faites d’objets en tous genres, recouvertes et fixées à l’aide
de ruban adhésif.
Ou encore ces grands collages récents, dans lesquels elle associe des objets (revolver,
briquets, boutons, fleurs artificielles, têtes de mort, etc…) scannés, agrandis et disposés
selon des règles symétriques. Il en résulte un effet décalé et mystérieux où ces
objets standards et quotidiens, devenus signaux tantôt légers, tantôt macabres, se
démultiplient et s’organisent comme résignés, tissant un nouveau motif.
L’incongruité de la vie rencontre alors la trame théorique, la structure fondamentale.
Alors, « Bons baisers de Mandelbrot » !
L’installation qui est présentée à la malterie reprend ce principe de croisement.
Tout le long des murs, courent de grandes frises géométriques, constituées de reproductions
d’objets à différentes échelles, précisément découpées et collées comme du
papier-peint.
Ce grand « rébus » décoratif, brutal et délicat, devient une sorte de « trompe-l’oeilavoué
» lointain cousin des frises peintes sur les murs et les plafonds des palais
Romains.
Ponctuation de cette oeuvre « in situ », cette grande sculpture, composée d’objets
divers, enrubannée de noir, narrative dans les détails et totalement abstraite dans son
ensemble.
Comme « affranchie » des règles scientifiques ou artistiques, Valérie Bouvier explore
avec enthousiasme et angoisse ce territoire hasardeux, cette autre dimension qui
nous parle de la vie et de ses limites et nous envoie, comme une carte postale de
vacances, de bons baisers de Mandelbrot.
Jean-Baptiste Bouvier

Valérie Bouvier, BONS BAISERS DE MANDELBROT, exposition à la malterie, 2005Valérie Bouvier, BONS BAISERS DE MANDELBROT, exposition à la malterie, 2005Valérie Bouvier, BONS BAISERS DE MANDELBROT, exposition à la malterie, 2005

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