Hey Colossus. Murs de guitares. Batterie cognée. Basses ronflantes. Voix rouillée. Du vinaigre sur tes frites, du gras dans tes oreilles, et déjà douze albums trop ignorés des platines. C'est pas du heavy, c'est pas du stoner, c'est pas du doom, c'est pas du rock. Mais c'est anglais. Wire en a dit que ça sonne comme une télé dans une bassine d'huile bouillante pendant que Can répète Moonshake dans la pièce d'à coté ... Ils nous font le plaisir de revenir parmis nous moins d'un an après leur dernier concert mémorable avec Part Chimp.
« La frite est moins chère quand on a dix-huit ans ». Phrase anodine captée au détour d’un des morceaux de Unik ubik. Essayer de comprendre pourquoi cette phrase vous parle. Tenter d’expliquer pourquoi vous vous dites que cette musique est diablement bonne. Bonne pas parce qu’elle vous décérèbre en trois accords mineurs et fautes de goût majeurs, non, rien de tout ça. Parce qu’elle vous absorbe tout entier par son refus des étiquettes et des convenances. Et quoi ? T’as jamais vu un punk jouer du Miles Davis (période Bitches Brew) à un cocktail lors d’une garden party au Palais Royal ? Et quoi ? T’as jamais imaginé que les Specials auraient pu se réincarner en groupe new-yorkais post arty-post-apocalyptique ? Quoi ? Tu vois pas que ce que recouvre cette dernière appellation ? T’es pas Wallon ou quoi ? Le génie de la mixité musicale, ça te dit quelque chose ? Pas de frontières ! Pas de limites !