Si seulement Christophe Mc Candless avait pris la peine de mieux préparer son exposé sur les baies sauvages en quatrième et s'il venait à l’esprit de Sean Penn de tourner un « Into the Wild 2 », nul doute que Romain Delebarre, alias Delbi, aurait de quoi concurrencer Eddie Vedder au poste d’illustrateur sonore de périple intérieur.

Little Life Music clôt un chapitre et, forcément, en ouvre un nouveau dans la vie et la carrière de ce musicien lillois, génial touche-à-tout et tête-à-claque, avouons-le, tant chaque instrument qui lui passe entre les mains semble succomber à son charme.


Merci d’ajouter des lettres sur le fronton de votre music-hall. Delbi s’acoquine désormais des 3 Fantastics pour répandre la bonne parole de son « white folk with black groove ». Sans pour autant perdre de vue la formule qui a forgé sa réputation scénique: le bon vieux concert solo à base de jonglerie d’instruments et de boucles à outrance.

Neuf chansons, c’est court, nous direz-vous, pour un album. Pas faux.

Sauf qu’il y a, dans Little Life Music, à boire et à manger pour un panel d’adulateurs avertis de, pêle-mêle et, pour ne citer qu’eux, Jeff Buckley, Led Zeppelin, Stevie Wonder et Merz.

Sauf qu’il y a, dans Little Life Music, autant de quoi danser dans la rue avec un sourire débile, entraîné par le groovissime « Smiling Man », que de quoi se souvenir du bonheur que l’on a égaré en murmurant cette sublime valse à 5 temps qui a donné son nom à l’album.

Sauf qu’il y a 3 chansons dans chaque chanson de Delbi. Ce qui nous fait, calculette à l’appui, un total de 27 alors, franchement, vous chipotez.

Sauf que Little Life Music n’est finalement rien d’autre qu’un disque. Et que vous n’avez, par conséquent, encore rien vu.

(Geoffrey Sébille)

STU BRU #2 from Delbi on Vimeo.