Hélène Iratchet
Hélène Iratchet est chorégraphe et danseuse.
Elle a mené ces deux activités conjointement dès le début, en travaillant pour divers artistes tels Gisèle Vienne et Etienne Bideau-Rey, Thierry Bédart, Thierry Baë, Christian Rizzo et prochainement Tiago Guedes. Elle fait également un détour par le Fresnoy, Studio national des arts contemporains à Tourcoing entre 2005 et 2007.
Elle souhaite aujourd'hui investir «chorégraphiquement » l'espace théâtral qu'elle pense comme l'un des lieux privilégiés d'une rencontre singulière, d'un partage de temps et d'espace unique entre des individus dont une partie accepte d'être acteurs et une autre spectateurs .
Elle pense ce lieu, ce protocole ancestral comme une possibilité contemporaine et insolite de partager sensiblement un point de vue sur ce qui inexorablement nous relie : le corps et ses sens, en mettant volontairement de côté le langage parlé, l'usage des mots.
Elle s'intéresse à la notion de spectaculaire en se demandant comment cet objet banal qu'est le corps peut encore nous étonner, nous donner à voir et penser autrement nos relations, nos présupposés, nos fantasmes, nos peurs, comment aussi il nous est possible de rire de nous-mêmes et des autres .
C'est en observant minutieusement comment fonctionne ce corps, presque mécaniquement qu'elle le met en mouvement grâce à une écriture qui se veut rigoureuse et complexe malgré une apparente simplicité. Elle cherche aussi à travailler avec des outils « low tech », les outils de base du théâtre : les costumes, le maquillage, la lumière et ce qui peut monter et descendre manuellement des cintres ou sortir des coulisses !
A une démarche conceptuelle elle préfère emprunter des outils et des modes de fabrication qui seraient ceux du bricolage et de la composition musicale. C'est en ce sens qu'elle souhaite résolument et manifestement s'inscrire aujourd'hui dans le champ de la danse où elle sait trouver ce qui l'anime aujourd'hui : tant des références que des filiations ou encore des oppositions.
La malterie l'a accueillie en résidence en 2009 pour commencer ses recherches autour d'une nouvelle pièce "Hommage d'un demi dimanche à un Nicolas Poussin entier". Dans ce quatuor, elle continue à explorer ce qui fait danse, en quoi et comment elle peut être spectaculaire. Dans un espace cette fois-ci travaillé parce que réduit et occupé successivement de « sculptures » qui descendront des cintres il s'agit de jouer avec la notion d'apparition/disparition, de suspense et de musicalité.
Sensible à la danse contemporaine, la chorégraphe Hélène Iratchet s'est formée au Conservatoire de Danse, au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse, puis au Merce Cunningham Studio de New York.
Elle a complété sa formation en participant à de nombreux stages au près de Patricia Kuypers, La Camionetta, Marco Berrettini, Wim Vandekeybus, Julyen Hamilton, Olivier Gelp, Katie Duck, Thierry Bae...
Son apprentissage et son goût pour l'improvisation l'ont amenée à chorégraphier ses premières pièces : « Danse Habitable » (2000) pour les élèves de Toulouse et « Prestissimo » (2001), un duo pour le Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse.
Parallèlement, elle interprète les créations de Gisèle Vienne et Étienne Bideau-Rey : « Stéréotypie » (2003) et « Showroomdummies »(2001), un spectacle hybride, mêlant danse et musique électro, composée et jouée en direct par Peter Rehberg.
En 2005, elle étend ses activités en intégrant la Fresnoy - Studio National des Arts Contemporain- où elle réalise un court métrage de fiction et crée avec le cinéaste Benoit Bourreau le spectacle « Badadidoo Dodle Di ». Une création qui donnera lieu en 2007 à une performance avec le pianiste Benoit Delbecq.
Plus récemment, lors d'une résidence au Vivat d'Armentières, elle crée le duo « Jack in the Box », une mise en scène du corps désincarnés et objectivés qui s'animent sans jamais se déplacer. Une chorégraphie qu'elle interprète avec Gaëtan Lemarchand.
En 2009, elle interprète avec Thierry Baë. « Tout ceci n'est pas vrai », une création chorégraphique qui laisse place à l'interaction permanente, qui est à l'œuvre, entre le réel et la fiction.